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23,2% vs 21%: Nokia bientôt dépassé par Apple dans les mobiles (en valeur)
Je n'ai jamais compris pourquoi, dans la téléphonie mobile, on calculait les parts de marché en volume et non en valeur comme cela se pratique dans tous les autres secteurs. En économie capitaliste, qu'on le veuille ou non, le but n'est pas de vendre plus d'unités, mais de générer un chiffre d'affaires et un profit maximal. Le cas de Nokia, qui vend beaucoup d'appareils pas chers dans les pays pauvres, et d'Apple, qui en vend peu très chers dans les pays riches, est la meilleure illustration de l'écart entre ces deux ratios.
En volume, c'est à dire en divisant le nombre de terminaux vendus par Nokia sur le nombre total de terminaux vendus, le Finlandais plastronne et revendique ce midi 30% de part de marché au troisième trimestre. Il lamine ainsi Apple qui n'atteint pas 4% sur ce critère.
Mais en valeur, c'est une autre histoire. En divisant le chiffre d'affaires mobiles de Nokia sur le chiffre d'affaires total de l'industrie, estimé par Strategy Analytics à 42 milliards de dollars, la part de marché du Scandinave n'est plus que de 23,2% au troisième trimestre selon mes calculs. Et Apple atteint cette fois ci 21%, ce qui le place au second rang mondial (sauf exploit de Samsung qui n'a pas encore publié ses comptes au T3 ). Au quatrième trimestre, si Apple poursuit son envolée et Nokia sa dégringolade, le premier passera même devant le second.
Nokia en crise: les solutions radicales d'un de ses anciens managers
Juhani Risku, ancien manager de Nokia, a publié un livre qui a fait grand bruit en Finlande
Nokia va mal, c’est un fait. Certes, le Finlandais est toujours le numéro 1 mondial des téléphones mobiles. Mais comme nous l’expliquons ce mois-ci dans le mensuel Capital (page 38), le groupe a vu son chiffre d’affaires baisser de 20% en trois ans. Et son bénéfice devrait à peine dépasser 700 millions en 2010 selon le consensus des analystes, soit dix fois moins qu’en 2007.
Autre signe inquiétant, Sony Ericsson et Samsung viennent d’annoncer qu’ils ne lanceraient plus de nouveaux terminaux sous Symbian, un désaveu cinglant pour le système d’exploitation que Nokia tente d’imposer sans succès sur le marché des smartphones depuis des années. Mi-septembre, Jorma Ollila, le chairman et historique patron de Nokia, a semble-t-il enfin pris conscience de la gravité de la situation en remplaçant le PDG Olli-Pekka Kallasvuo par le Canadien Stephen Elop, premier non-Finlandais à diriger la société. Un vrai choc culturel.
Fin août, pour les besoins de l’enquête de Capital, je me suis rendu en Finlande à la rencontre de nombreux experts, et souvent anciens de Nokia, comme Ari Hakkarainen, auteur de Behind the Screen ou Kai Nyman, l’ancien patron des services internet du groupe. Mais c’est avec Juhani Risku que j’ai eu l’entretien le plus passionnant. Ce dernier a occupé différents postes dans les départements d’innovation et de design de Nokia de 2000 à 2009.
Pour le retrouver, j’ai pris un petit avion de la Finnair à Helsinki et parcouru 1200 km en direction de l’aérodrome d’Ivalo, au fin fond de la Laponie. C’est là que notre homme s’est retiré, plus précisément à Veskoniemi, dans le gîte d’un petit homme barbu nommé Sarkoja. Ce dernier, d’origine hongroise, assure être un cousin éloigné de notre président. Invérifiable. Ce qui est certain en revanche, c’est qu’il mitonne de délicieuses spécialités locales.
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